Ouverture unique le samedi de 9h30 à 11h30

Bandes-dessinées

Code Vampiir
Série Lady S - Tome 14

Suzan ou Shania ? Qui est vraiment Lady S ? Néo-Zélandaise ou Estonienne ? Fille d'ambassadeur américain ou de Juifs dissidents d'U.R.S.S. ? Enfant perdue ou voleuse à la petite semaine ? Victime de chantage ou espionne de haut vol ?

 

Pour adultes

 

 

Sans les mains
Série Cédric - Tome 33


 

Janvier 2020

 

Là où chantent les écrevisses - Delia Owens

Caroline du Nord, 1952. Kya, six ans, vit dans une sinistre bicoque perdue dans le marais. Après une violente raclée du père alcoolique, sa mère s’en va, et bientôt ses aînés font de même. Kya survit, en symbiose avec une nature sauvage et pourtant bienveillante. Personne ne s’occupe d’elle, son père disparaît… À dix ans, elle conduit magistralement son bateau et vit de sa pêche. Quand un ami de son frère lui apprend à lire tout change : elle devient une experte du marais et écrit des ouvrages remarquables. Mais elle tombe amoureuse d’un séducteur qui fait une chute mortelle : accident, meurtre ?…  La zoologiste Délia Owens a choisi pour son premier roman foisonnant un lieu étrange et somptueux qu’elle connaît bien. La nature quasiment inviolée, magnifiquement évoquée, est un personnage à part entière. Jusqu’en 1970, on vit avec l’héroïne dont la solitude, l’isolement et un incroyable instinct de survie forgent le caractère. Tous les mots sonnent juste, ainsi que l’étude sociologique de la société américaine, dure et raciste, mais qui s’amende peu à peu. Le roman d’apprentissage devient thriller. Haletant jusqu’au bout, il remporte un succès phénoménal aux États-Unis. Une adaptation cinématographique est en cours. (A.-C.C.-M. et M.-C.A.)

 

Le Crépuscule des Justes - Georges Patrick Gleize

Sainte-Colombe-sur-l’Hers, octobre 1998. Hors saison, il est rare de voir un touriste dans la petite commune dépeuplée. Roger Darmon vient enquêter sur la disparition mystérieuse de son père en 1962, peu après sa naissance. Un ancien réfugié espagnol lui révèle que François Darmon, enfant rescapé des rafles qui avaient décimé sa famille juive à Paris, avait été recueilli par l’instituteur du village après l’incendie par les Allemands, en 1943, de la ferme où il s’était caché. Mais ensuite ? Pourquoi lui a-t-on toujours dissimulé qui était vraiment le disparu : héros, victime, salaud ?…  

L’auteur (Les noisetiers du bout du monde, HdN décembre 2018), très bien documenté, dresse, avec un grand souci des détails, un tableau de l’atmosphère sous l’Occupation puis au début des Trente Glorieuses dans sa région de coeur, l’Ariège, dont les habitants et les paysages sont décrits avec talent. Aux faits de délation, de trahison et d’omerta en temps de guerre, succède une énigme vaudevillesque un peu faible. Les personnages de témoins, surtout ceux des « Justes-sans-le-savoir », sont mieux développés que ceux des traîtres facilement repérables et caricaturaux. L’écriture, académique et sérieuse, laisse peu de place à l’émotion.  (T.R. et L.D.)

 

L'Or de Salomé - Geneviève Senger

En Alsace au début du siècle dernier, Salomé, mariée à quinze ans avec un foreur de pétrole, a une fille avec son mari et un garçon avec son amant, un ingénieur parisien dont l’épouse l’a prise comme dame de compagnie. Le temps passe, la guerre chasse les Allemands, l’ingénieur part en Californie d’où il invite la toute jeune femme à le rejoindre avec sa famille. Sur le bateau, elle rencontre un coiffeur juif, allemand, homosexuel, qu’elle éblouit et qui fera d’elle une star du cinéma muet.  Encore un roman de Geneviève Senger (La dame des Genêts, HdN janvier 2019) où l’Alsace est à l’honneur, dans cette période de l’Histoire où l’Europe s’autodétruit tandis que l’Amérique explose de puissance. Le contraste est saisissant entre une Alsace noircie par son pétrole, meurtrie par son histoire, avec peu de riches et une masse d’ouvriers et paysans en souffrance, et Los Angeles, où le ciel bleu et le soleil font oublier les milliers de derricks, où beaucoup s’enrichissent et Hollywood devient le royaume des femmes, les hommes considérant le cinéma comme superficiel et sans avenir. Peu de personnages, mais bien typés, des aventures variées et ce cadre contrasté créent un roman léger et original. (P.B. et A.Le.)

 

Miroir de nos peine - Pierre Lemaître

1940, année noire pour la France : invasion de l’Allemagne là où on ne l’attendait pas et exode des civils français vers le sud. Quelques personnages principaux occupent l’avant-scène. Une jeune Parisienne est mêlée à un scandale qui fait la une des journaux. Un tandem mal assorti d’appelés – jeune professeur loyal et trafiquant talentueux – est affecté sur la ligne Maginot. Un simulateur de génie se métamorphose avec brio et un garde mobile s’adapte à la situation au gré des affectations.  

Voici le troisième et dernier volet d’une fresque couvrant les deux guerres mondiales (Couleurs de l’incendie, NB mars 2018), dont le premier a reçu le prix Goncourt 2013. L’auteur balaie d’une plume mordante ces années cataclysmiques, de la grande illusion de la défense militaire française face à l’armée du Reich, à la désinformation savamment orchestrée qui l’accompagne… et où notre affabulateur jouera un rôle de premier plan. Puis, il devient plus lyrique pour décrire avec un réalisme efficace l’exode des Parisiens. La galerie de portraits vivants et contrastés séduit, les beaux sentiments émeuvent, les magouilles et turpitudes amusent, l’intrigue bien ficelée tient en haleine, même les quelques outrances ou invraisemblances ajoutent du piment à l’ensemble. Belle mécanique, on en redemanderait ! (L.K. et C.G.)

 

Rue de la fontaine bleue - Jean-Paul Malaval

Années 1950, à Brive. Rose, avec l’aide de son ancien groupe de résistants, crée un journal destiné à concurrencer celui qui sert la propagande du maire en place. Les fonds nécessaires proviennent du butin d’un hold-up commis à la Libération, à l’encontre d’un banquier collaborateur. Mais ses associés, machistes et arrivistes, évincent la jeune femme qui se lance alors dans une enquête sur le passé de son grand amour resté platonique, tué à la fin de la guerre.  

Ce énième roman de Jean-Paul Malaval (La Souveraine en son domaine, HdN novembre 2018) relate les années troubles de l’après-guerre : exécutions sommaires de soi-disant collaborateurs, montée en puissance de résistants de la dernière heure dans la vie politique et sociale, renversements de fortune. Les personnages masculins sont cyniques, manipulateurs, cupides et assoiffés d’honneurs. La jeune femme au caractère bien trempé, courageuse, réaliste et intelligente, reste curieusement fleur bleue dans sa vie sentimentale. Beaucoup de longueurs, de scènes répétitives et un dénouement inattendu, peu crédible.  (B.D. et M.S.-A.)

 

Et toujours les forêts - Sandrine Collette

Abandonné par sa mère chez Augustine, sa grand-mère, Corentin étudie dans une grande ville quand le monde implose. Alors descendu dans des catacombes, il est épargné. Dehors tout n’est que cendres et puanteur. Au terme d’un épuisant voyage, accompagné d’un chiot aveugle, il retrouve dans les Forêts la vieille Augustine et Mathilde, fille d’une voisine. Quelques vivres intacts dans les bourgs permettent de subsister momentanément. Mais terre et eaux sont polluées et stériles. Et demain ?…  

Sandrine Collette (Animal, NB mai 2019) imagine une fin du monde, peut-être provoquée par le réchauffement climatique. Mais peu importe que l’hypothèse soit crédible. Les phrases courtes, dans une langue familière et haletante, évoquent puissamment un univers vide, sans vie ; sans animaux, sans plantes ni arbres, sans soleil ni couleurs, dont le silence étreint les rares survivants, fous de solitude. Une lueur d’espoir et un instinct de survie poussent le jeune homme mal-aimé à désirer des enfants, symboles de renaissance. Cependant certains survivants, tenaillés par le froid et la faim, deviennent des bêtes sauvages. Sur un sujet qui n’est pas nouveau, un hymne à la beauté d’une planète menacée qui verse parfois dans un excès de bons sentiments et laisse sceptique.  (L.G. et A.Be.)

 

Pour le sourire de Lenny - Dany Rousson

Deux SDF arrivent à Aigues-Mortes et font la connaissance de Pacôme, photographe amateur à ses heures mais également saunier dans les marais salants des environs. Ce dernier propose de les héberger et les aide à trouver un petit emploi. La jolie Garance tient une boutique de restauration de jouets anciens et aperçoit souvent Savate qui observe sa vitrine. Gaëlle, caissière dans une épicerie, élève seule son fils Lenny qui s’échappe de temps en temps pour retrouver Savate dont il s’est fait un ami. Mais bientôt un drame…  Une nouvelle fois Dany Roussin situe son roman dans la France profonde (L’été retrouvé, HdN août 2018) où les gens vivent à un rythme paisible, ont des relations plutôt harmonieuses entre eux sauf lorsqu’ils sont dérangés dans leur façon de penser. Elle nous livre quelques aperçus des courses de taureaux de la région. Le récit cousu de bons sentiments dans un style ponctué de nombreux dialogues se déroule de façon prévisible. Rien de très original mais ce roman se lit aisément. (E.Ca. et E.G.)

 

Journal d'un amour perdu - Eric-Emmanuel Schmitt
 
Sa mère est morte il y a deux ans. C’est seulement maintenant que l’auteur (Félix et la source invisible, NB avril 2019) écrit ce roman autobiographique. Il ne comprend pas comment il n’a rien perçu ce jour-là. Il se remémore les voyages avec elle, les interminables conversations téléphoniques, leur présence au Festival d’Avignon. Il est effondré, mais son éditeur le presse pour son dernier manuscrit, La vengeance du pardon (NB octobre 2017) ; il est impossible d’annuler la tournée de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran ; sa belle-fille, atteinte de mucoviscidose, doit interrompre sa grossesse pour être opérée ; sa vieille chienne Fouki meurt… Alors peu à peu la vie reprend le dessus : il crée Madame Pylinska et le secret de Chopin (NB juin 2018) et enfin, avec l’argent hérité, il achète un piano qui incarnera pour toujours sa mère. Ce livre est un témoignage émouvant sur l’amour fusionnel entre une mère exceptionnelle et son fils et l’acceptation de l’absence, sentie d’abord comme impensable.  (B.D. et B.T.)
 
 
Le Bruit de la soie - Sonia Velton
 
Débarquée à Londres d’une campagne sans avenir, la jeune Sara est contrainte de se prostituer. Dans les années 1750, les tisseurs de soie font la réputation d’un quartier de la grande ville. Esther, pieuse huguenote et femme d’un maître tisseur, émue du sort de Sara, en fait sa femme de chambre. Complicité, duplicité, trahisons et réconciliations ponctuent leurs relations tandis que grondent les révoltes des ouvriers groupés en associations de défense et que Sara, fille-mère, doit abandonner son bébé dans un horrible orphelinat. Mais…   Ces deux voix de femmes construisent, en courts chapitres alternés, une fresque vivante et documentée de la vie anglaise au XVIIIe siècle. L’auteure oppose les classes sociales privilégiées et puissantes aux misérables populations qui subissent leurs injustices, évoquées dans un procès retentissant qui fait haleter le lecteur. Le métier de tisseur de soie, la créativité de sa production, à laquelle une femme n’est pas étrangère, ses techniques, son négoce dessinent un panorama éclairant de cette profession ébranlée par la concurrence avec les nouvelles cotonnades indiennes importées. Ce premier roman, qui entrelace amours interdites, rédemption et quotidien londonien, divertit et soutient sans faiblir l’intérêt. (A.C. et M.S.-A.)
 
 
Johannesburg - Fiona Melrose
 
Le 6 décembre 2013, Gin, qui est revenue de New York où elle vit depuis plus de vingt ans, se prépare à organiser une fête à Johannesbourg pour les quatre-vingts ans de sa mère. Le même jour, à l’annonce de la mort de Mandela, une foule bigarrée converge vers sa résidence située à quelques rues de là. Dans une ambiance électrique, Gin plonge dans le passé douloureux qu’elle avait voulu fuir.  Fiona Melrose, qui vit entre le Royaume-Uni et l’Afrique du Sud, décrit dans ce deuxième roman (Midwinter, NB avril 2018) une ville qu’elle connaît bien. Son écriture très suggestive évoque la chaleur suffocante, le vacarme des rues, l’insécurité permanente, les inégalités sociales et la violence de l’apartheid, mais aussi la beauté des paysages, des jardins luxuriants et des compositions florales. La voix donnée à chacun des personnages restitue la complexité des caractères, les multiples interactions entre les uns et les autres, les hésitations et les non-dits dans un va-et-vient permanent entre le présent et les ombres du passé. Ce roman polyphonique porte l’immense espoir de liberté de tous ceux qui sont brimés par la ségrégation sociale ou étouffés par les contraintes d’une société arrogante, bloquée dans sa suffisance.  (A.-M.G. et C.-M.T.)
 
 
Victime 2117 - Jussi Adler-Olsen
Série Les Enquêtes du Département V - Tome 8
 
Le journal en parle comme de la "victime 2117" : une réfugiée qui, comme les deux mille cent seize autres qui l'ont précédée cette année, a péri en Méditerranée dans sa tentative désespérée de rejoindre l'Europe. Mais pour Assad, qui oeuvre dans l'ombre du Département V de Copenhague depuis dix ans, cette mort est loin d'être anonyme. Elle le relie à son passé et fait resurgir de douloureux souvenirs.
Il est temps pour lui d'en finir avec les secrets et de révéler à Carl Morck et à son équipe d'où il vient et qui il est. Au risque d'entraîner le Département V dans l'oeil du cyclone. Qui est Assad ? Victime 2117 est la réponse. Cette enquête est son histoire. 
 
 
Sonate pour Haya - Luize Valente
 
En 1999, Amaliá, jeune Portugaise d’origine allemande, découvre fortuitement un secret de famille qui la rapproche de son arrière-grand-mère dont les révélations et une partition musicale dédiée à une inconnue, Haya, interrogent sur le comportement énigmatique de son fils pendant la seconde Guerre Mondiale. Faits historiques avérés, persécutions nazies antisémites relient les destins exceptionnels d’Amaliá et d’Adèle, mère d’Haya ; ils vont se croiser et s’éclairer à Rio de Janeiro.  À la première personne, Amaliá raconte sa jeunesse berlinoise pendant la guerre, puis sa vie d’adulte en quête de vérité. En parallèle, l’auteure relate le quotidien tragique d’Adèle, jeune Juive déportée en 1944 à Auschwitz, sauvée avec Haya par la grâce rédemptrice d’un inconnu inoubliable. Une généalogie permet, malgré l’enchevêtrement des événements, de suivre chaque personnage dont la place, le parcours bien déterminé, l’identité et le rôle précis dans la construction du récit tiennent le lecteur en haleine. Rigueur de la réalité historique, maîtrise et psychologie affinée des comportements humains, sentiments sans mièvrerie malgré le romanesque du récit qui évite le mélodrame de situations extrêmes, font la réussite de ce premier roman qui mêle avec habileté horreur, amour et Histoire. (A.C. et B.T.)